René et Sonja Lippuner ont concrétisé un rêve avec leur nouvelle maison. Mais pour le chauffage à mazout, le couple a dû composer.
Le sobre cube gris est presque noyé dans la vaste zone industrielle de Domat/Ems GR. René et Sonja Lippuner se sont établis entre des immeubles et locaux industriels de la vallée du Rhin proche de Coire pour une raison simple: c’est un ancien garage d’entreprise appartenant à la famille du réviseur de citernes qui sert de fondation à ce loft de 2,5 pièces s’étalant sur 215 mètres carrés.
«Nous avions toujours rêvé d’une maison où vivre et nous adonner à nos loisirs», explique Sonja Lippuner (51 ans), qui a grandi dans le village voisin de Felsberg. Et il est vrai que leurs hobbies prennent de la place. Le couple possède en effet trois Harley-Davidson et autant de voitures anciennes. Lorsqu’ils habitaient encore au 17e étage d’une tour de Coire, leurs trésors étaient répartis en divers endroits. Tout cela, c’est du passé.
Depuis un an, les Lippuner vivent dans leur loft garni de planchers en bois et de béton apparent, avec une vue à couper le souffle sur le Dreibündenstein. Ayant appris tous deux le métier de dessinateur, lui en génie civil et elle en bâtiment, ils ont dessiné les plans eux-mêmes. Mais la maison de leurs rêves s’est révélée plus difficile à réaliser qu’ils ne l’imaginaient. Dès le début, le réviseur de citernes René Lippuner (51 ans, patron de la société LIPAG Tankanlagen) n’imaginait pas autre chose qu’un chauffage à mazout. Mais comme les nouvelles constructions de Domat/Ems doivent être au standard Minergie, il a fallu se conformer à quelques prescriptions supplémentaires.
De l’énergie solaire en appoint
«L’obtention du permis de construire nous a pris huit mois. Et la construction, prévue initialement début 2016, n’a pu commencer qu’en septembre», se souviennent les Lippuner. Le fait que le couple soit déjà installé dans le garage pendant la construction a représenté une contrainte supplémentaire.
Aujourd’hui, il y a un chauffage à mazout au rez-de-chaussée du bâtiment, tandis que des collecteurs solaires occupent une surface de 15 mètres carrés sur le toit du garage. De plus, l’isolation extérieure et les fenêtres du bâtiment devaient répondre au standard Minergie. Il a fallu remplir toutes ces conditions pour être autorisé à chauffer le nouveau bâtiment au mazout.
Pour le choix du nouveau chauffage à mazout, le couple s’est fié aux recommandations du spécialiste. Le modèle SK 20 de Sixmadun délivre une puissance de 15 à 21 kilowatts. La citerne à mazout enterrée, d’une contenance de 10 000 litres, existait déjà depuis les années 1970. A l’époque, c’est le père de René Lippuner qui l’avait mise en service.
Les Lippuner utilisent l’énergie solaire principalement pour la production d’eau chaude. Mais elle peut aussi servir d’appoint de chauffage jusqu’à concurrence de 30%. Un accumulateur solaire combiné de 1500 litres a donc été choisi pour que l’énergie solaire puisse être exploitée au maximum. Le chauffage à mazout est raccordé au cas où la chaleur solaire se révélerait insuffisante. Cette combinaison mazout-solaire représente un investissement de 58 000 francs.
Le couple a consommé 2000 litres de mazout pendant la première année dans sa nouvelle maison. D’après Sonja Lippuner, il faudra encore deux ou trois ans pour savoir si cela compense les près de 50 000 francs supplémentaires qu’ont coûté la ventilation et l’isolation.
Davantage de courant consommé
Pour le couple Lippuner, il a toujours été clair que seul un chauffage à mazout entrait en ligne de compte. En tant que réviseur de citernes, René Lippuner côtoie quotidiennement cette matière première. «Nous sommes pleinement satisfaits de la façon dont la combinaison avec de l’énergie solaire a été résolue», confie-t-il. Le seul inconvénient est la consommation électrique assez élevée du système de ventilation, nécessaire pour être en conformité avec la réglementation des constructions. Mais la concrétisation de leur rêve de toute une vie valait bien cela.
Bien que le stress de la construction soit encore tout récent, les Lippuner ont déjà plein de projets en tête. Ils ont prévu la possibilité d’aménager un conduit de cheminée dans le toit de leur loft. «Pendant la phase de transition, nous voulons aussi avoir la possibilité de nous chauffer au bois.»