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Lors de la journée de la branche de l’Union Pétrolière, des intervenants de haut niveau ont mis en lumière les défis et effets de la politique climatique après 2020. Ils étaient tous d’accord sur un point: avec la voie prise, les consommateurs devront payer plus.

Daniel Hofer, président de l’Union Pétrolière, rappelait en introduction qu’avec la Fondation Centime climatique, la branche a créé de manière volontaire un instrument utile afin d’obtenir des réductions de CO2. Le projet s’est tellement bien déroulé que le concept du centime climatique a été repris au niveau de la loi.

 

Application incertaine de l’accord de Paris

La mise en œuvre de l’accord de Paris a fait l’objet d’une attention particulière. Les règles correspondantes doivent être négociées lors de la prochaine conférence sur le climat à Katowice en décembre.

Dans son exposé, Gunthard Niederbäumer, délégué à la COP 23 et 24, expliquait qu’un bras de fer diplomatique avait également lieu lors des négociations sur le climat: personne ne fait de concessions tant que la solution globale n’est pas connue. Christian Brütsch de Stratcraft a montré de façon parlante les intérêts divergents des Etats particuliers sous l’accord de Paris. Il s’est exprimé de manière sceptique sur les chances d’un consensus et les perspectives de succès de la prochaine session de négociations. Marco Berg, directeur de la fondation KliK, a présenté des informations de première main sur les expériences actuelles sous l’accord de Paris. Son bilan: les conditions pour un marché global des émissions après 2020 ne sont actuellement pas encore assurées, la Suisse pourra toutefois sans autres compenser à l’étranger.

 

Eviter les doublons

Pour Marco Berg, éviter des doublons lors de la comptabilisation des réductions de CO2 fait partie des principaux défis sous le nouveau régime. Andrea Burkhardt, cheffe de la division climat de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), abondait dans ce sens sur ce point. La représentante de l’OFEV soulignait notamment le rôle de la Confédération comme conciliateur lors des discussions sur le climat. À la question des coûts de la protection du climat, elle devait concéder que des mesures sérieuses de réduction du CO2 coûtent cher. Peu après les délibérations finales de la Commission de l’environnement du Conseil national relatives à la nouvelle loi sur le CO2, les conseillers nationaux Stefan Müller-Altermatt (PDC), Albert Rösti (UDC) et Peter Schilliger (PLR) ont tiré un premier bilan.

 

La Suisse comme élève modèle?

Albert Rösti critiquait le chemin pris par la future politique climatique: «Les nouveaux objectifs n’ont aucun effet sur le climat. Ils servent plutôt à se donner des airs de bon élève.» A son avis, la Suisse doit occuper ce rôle modèle dans la recherche Peter Schilliger a aussi trouvé les mots justes par rapport à cette tendance: «Nous devons marcher en tête du peloton mais nous n’avons pas la charge de faire une fuite en avant.» Il désignait l’augmentation de l’objectif des compensations en Suisse dans le trafic à 20% et le plafonnement de la hausse des prix consécutive à huit centimes de conception erronée. Stefan Müller-Altermatt évaluait la situation différemment: «Les coûts des compensations du CO2 à l’étranger augmenteront. Du point de vue économique, il ne serait pas intelligent d’en faire peu en Suisse.»

 

Coûts à la charge des consommateurs

Les coûts de la nouvelle politique climatique ont aussi donné lieu à des discussions. Pour Babette Sigg, présidente du Forum des consommateurs, ces derniers doivent être informés de manière claire afin qu’ils acceptent une augmentation du prix de l’essence.

Peter Goetschi, président central du Touring Club Suisse, était aussi de cet avis. Il a cependant mis en garde contre des augmentations de prix disproportionnées: «Les automobilistes n’accepteraient pas une augmentation de 10 à 15 centimes à la pompe.»