Après avoir suspendu la semaine dernière ses livraisons de gaz naturel à la Pologne et à la Bulgarie, Moscou menace désormais de couper le robinet de gaz à d’autres pays s’ils ne paient pas leurs livraisons en roubles. Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, a immédiatement apaisé les inquiétudes concernant une éventuelle interruption des livraisons vers l’Allemagne. «Il n’y a aucun signe d’un arrêt des livraisons de la part de la Russie», a déclaré Lindner.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les prix du baril de Brent oscillent autour de la barre des 110 dollars, respectivement autour des 105 dollars pour le WTI. A l’origine, les fluctuations autour de ces lignes imaginaires vers le haut et vers le bas étaient d’environ +/– 15 dollars, mais entre-temps, les marchés se sont quelque peu calmés. Actuellement, les prix sont à nouveau orientés à la baisse ; en raison de l’affaiblissement de l’économie mondiale, les analystes s’attendent à ce que la demande de pétrole diminue dans les mois à venir. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que l’OPEP+ s’écarte de ses plans de production lors de sa prochaine réunion du 5 mai.
Selon les experts, le marché du pétrole semble fonctionner à la limite de ses possibilités. Les possibilités d’augmenter la production à court terme sont limitées. Seuls l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pourraient augmenter leur production de manière significative, mais ils se trouvent dans une alliance de production avec la Russie dans le cadre de l’OPEP+ et ne le feront probablement pas.
Pour le secteur de l’énergie en Europe, les questions se font de plus en plus pressantes quant à l’ampleur de la participation à un embargo énergétique contre la Russie. L’UE, en particulier, se voit contrainte de réagir après que les États-Unis ont décidé d’un embargo sur l’énergie il y a plusieurs semaines déjà. L’arrêt des importations de charbon russe ne devrait donc être qu’une première étape. La question n’est pas de savoir si d’autres sanctions seront prises dans le secteur de l’énergie, mais plutôt de savoir quand. C’est ce que l’on peut déduire des déclarations du président du Conseil de l’UE, Charles Michel, le 6 avril. Le ministre allemand des Finances Christian Lindner s’est clairement prononcé contre un embargo sur le gaz, alors qu’un embargo sur le pétrole pourrait être de plus en plus accepté.